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Fonction publique : le gouvernement veut "professionnaliser" les épreuves de recrutement

Le gouvernement, les syndicats et les employeurs publics ont commencé à plancher sur "l'attractivité des concours et des métiers" du secteur public. A l'issue de ce chantier, certaines épreuves de concours pourraient être revues.

La discussion à partir du 13 mai prochain de la réforme de la fonction publique dans l'hémicycle du Palais Bourbon n'entraîne pas le gel des concertations entre le secrétaire d'Etat en charge du dossier, Olivier Dussopt, les syndicats de la fonction publique et les employeurs publics. Ces prochaines semaines, les acteurs vont discuter de "l’attractivité des concours et des métiers de la fonction publique". Le secrétaire d'Etat a présidé, ce 17 avril, la première réunion de ce cycle de concertation, dont l'ouverture avait été décidée il y a un an, en réponse à des demandes syndicales.
Selon un communiqué de Bercy, les travaux ont pour objectif de "mieux anticiper l’évolution des métiers et des compétences dans la fonction publique, et réinterroger les modes d’accès à la fonction publique, notamment par la voie des concours". Il s'agit, précise le secrétaire d'Etat, "d'apporter rapidement et de manière très opérationnelle des changements dans la façon dont la fonction publique s’ouvre à une diversité de compétences, et fidélise ses talents". Les travaux prendront notamment appui sur les recommandations formulées par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans son avis sur l’évolution des métiers de la fonction publique, rendu public le 11 décembre dernier.
Parmi les mesures – essentiellement d'ordre réglementaire - déjà évoquées par le secrétaire d'Etat figure une adaptation des concours, ou la mise en place de modalités de recrutement particulières au bénéfice des personnes en apprentissage dans la fonction publique. Les 14.000 apprentis actuellement employés par le secteur public ne sont "pas nécessairement formés" aux épreuves des concours externes, lesquelles "sont particulièrement académiques", a-t-il estimé le 10 avril lors de son audition par la commission des lois de l'Assemblée nationale. D'une manière générale, le gouvernement veut davantage professionnaliser les épreuves de recrutement et augmenter le recours au recrutement sur titre.

"Maintenir le concours"

A l'occasion de la réunion de ce 17 avril, le secrétaire d'Etat a, au passage, mentionné le succès de la plateforme commune "Place de l’emploi public", ouverte mi-février. Plus de 23.600 offres d’emplois sont actuellement en ligne, contre 2.000 en moyenne précédemment dans le cadre de la bourse interministérielle de l’emploi public (sur laquelle n'étaient publiées que les offres d'emploi de l'Etat).
Pour le secrétaire d'Etat, le lancement du cycle de concertation est la preuve que le gouvernement n'a "aucune volonté d'extinction du statut [ndlr : de la fonction publique]". "Nous voulons maintenir le concours", a-t-il indiqué récemment, alors qu'une partie de la gauche redoute que le gouvernement, via notamment le recours accru aux contractuels, ne remette en cause les fondamentaux actuels de la fonction publique. Une nouvelle réunion de concertation, centrée sur "l’adaptation des modes de recrutement par concours", est prévue le 21 mai.

 

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