Hauts-de-Seine : ça coince dans le recrutement des polices municipales

Les candidats ne sont actuellement pas assez nombreux pour répondre aux besoins des villes, qui étoffent beaucoup leurs effectifs depuis les attentats de 2015.

 Actuellement, 666 agents sont agréés dans le département. (Illustration)
Actuellement, 666 agents sont agréés dans le département. (Illustration) LP/J.B.

    C'est une préoccupation pour nombre d'élus dans les Hauts-de-Seine : parvenir à recruter des policiers municipaux. Parmi les trente communes du département dotées d'une police municipale, rares sont celles qui fonctionnent au complet. « Dans un service d'une soixantaine de personnes, il manque souvent une dizaine d'agents, relève Fabien Golfier, représentant de la police municipale à la Fédération autonome de la fonction publique territoriale (FA-FAPT). La demande est forte. Un agent qui envoie un CV peut être sûr qu'il sera étudié. » Mieux, les candidats ont le choix de la ville dans laquelle ils veulent exercer.

    L'armement, un critère important. Chaville, commune tranquille où l'armement n'est pas envisagé, ne semble pas séduire les candidats. « Oui, nous avons un problème de recrutement, déplore Jean-Jacques Guillet, le maire (LR). Notre effectif est normalement de six, mais il manque deux agents. Le problème, c'est qu'on ne peut pas faire deux équipes. » A Villeneuve-la-Garenne, où les problèmes de sécurité sont plus marqués, ce sont les deux tiers de l'effectif qu'il manque. Prévue pour fonctionner avec douze agents, la PM n'en compte que quatre. Le futur armement des équipes « va incontestablement nous aider au recrutement », estime Pascal Mottais, adjoint (SE) chargé de la tranquillité publique. Dans ce secteur en tension, la rémunération est aussi un levier. « Selon les communes, elle peut augmenter de 40 % avec les primes et les heures supplémentaires », souligne Fabien Golfier.

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    Concurrence. Confrontées à la même pénurie d'agents, les communes importantes sont néanmoins plus attractives. Neuilly vient tout juste de boucler le recrutement de dix agents pour créer une brigade de nuit. « C'est un peu plus difficile mais nous atteignons nos objectifs, observe le maire (DVD), Jean-Christophe Fromantin. Les moyens alloués à la police, le fait d'avoir des véhicules neufs, de bons équipements, l'armement, la vidéosurveillance… tout cela joue en notre faveur, c'est évident. » Même analyse à Clamart où Jean-Didier Berger a créé la police municipale dès son élection en 2014 : « Dans les villes où la seule mission consiste à mettre des PV de stationnement, c'est plus difficile… Quand il y a vrai projet de sécurité et des moyens, la ville est plus attractive. »

    Des militaires à la rescousse. A Courbevoie, où il manque aussi des agents, l'adjoint chargé de la sécurité, Serge Desesmaison (LR) s'est tourné vers les militaires en fin de contrat. Quatre de ces hommes, dont un ancien de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, viennent de rejoindre les rangs de la police municipale. « Il existe une passerelle dérogatoire au concours national de recrutement des fonctionnaires », explique l'élu. Une dérogation qui ne dispense pas de la formation de six mois imposée à tout policier municipal.

    Mais avec l'essor de ces trois dernières années, le rythme des formations ne suit pas, d'après Fabien Golfier. Qui suggère d'ouvrir le concours de gardien-policier municipal tous les ans, et pas seulement tous les deux ans.